Une étude de topformation.fr sur les acheteurs de formation : comment ils identifient les organismes de formation, l'influence de la réforme (alors qu'une remise à plat pointe de nouveau), les freins à la formation professionnelle… Quelques enseignements.
Le bouche à oreille toujours en tête (62%) dans la façon d’identifier (de choisir ?) les organismes de formation. On peut attendre que les recommandations du réseau progresseront fortement compte tenu des moyens que leur apportent les réseaux sociaux professionnels (LinkedIn) voire grand public (Facebook). On notera qu’il s’agit dorénavant aussi de tenir compte de l’avis des apprenants (et plus seulement de ses pairs, responsables ou acheteurs de formation) qui n’hésitent pas à donner leur avis sur ces mêmes réseaux sociaux. On ne s’étonnera donc pas de la 2ème place prise par l’Internet (51%) dans la recherche d’un organisme de formation. OPCAs encore un effort : 29% seulement des acheteurs de formation s’appuient sur vos conseils !
Autre point abordé par l’étude : les effets ressentis suite à la Réforme de la formation professionnelle. Pour 48% des entreprises : aucun ! De quoi relativiser les débats où s’enlisent fréquemment les organismes paritaires et le Législateur. Si 5% des acheteurs ont revu leur budget à la hausse (mais est-ce bien un effet de la réforme ?), 28% des budgets ont été réduits : un niveau suffisamment élevé pour qu’on puisse en effet le mettre au compte de l’abandon du 0,9%… Preuve s’il en fallait que le marché de la formation professionnelle a longtemps utilisé les barrières réglementaires pour se protéger.
Quels sont les freins du recours à la formation professionnelle ? Très loin devant (56%) : le manque de disponibilité des salariés. Autrement dit, pour les répondants : "Se former ou travailler, il faut choisir !". On préférera voir le verre à moitié plein : c’est parce que travailler, c’est apprendre, et parce que e-learning en voie de généralisation permet justement de resserrer le lien entre travail et apprentissage que l’entreprise est moins encline à envoyer un collaborateur en stage. L’ordre des freins suivants témoigne de l’inadaptation du format stage : formation trop chère (25%), éloignement géographique des centres de formation (22%). Voilà qui plaide clairement en faveur de courtes séquences de formation à distance.
Ces freins conditionnent naturellement les critères de choix d’une formation : le coût de la formation, qui agrège l’achat et l’indisponibilité du collaborateur en stage, venant au premier rang (69%) ; viennent ensuite le contenu du programme (68%) et la spécialisation de l’organisme de formation dans son secteur (55%) - ce qui dessine une stratégie possible pour les organismes de formation : se spécialiser dans un secteur vertical (beaucoup de généralistes qui n'ont pas atteint la taille critique peuvent être inquiets) et accroître la qualité de leurs contenus de formation notamment en délivrant du multi-modal à même d’économiser le temps des collaborateurs.
Ceci dit la généralisation du e-learning doit être pondérée par la taille de l’entreprise : s'il est un fait acquis dans les grandes entreprises, des progrès restent à faire dans les petites voire les moyennes entreprises, 28% seulement des répondants à l’enquête faisant entrer le e-learning dans les critères de choix de l’organisme de formation.
JLB
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